Déclaration du Collectif des Candidats à l’élection présidentielle

Publié le par radiogaboma

 

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Mesdames, Messieurs,

Nous vous invitons à observer une minute de silence en mémoire de nos compatriotes morts, tombés sous les balles des Forces de Défense et de Sécurité et autres mercenaires à Port-Gentil.
A ce sujet, nous, Collectif des Candidats à l’élection présidentielle, les Partis Politiques et la Société Civile, opposés au coup d’état électoral du 3 septembre 2009, décrétons ce jour, par solidarité et en mémoire des disparus, trois journées ville morte sur toute l’étendue du territoire, à compter des lundi 14, mardi 15, mercredi 16 septembre 2009 inclus. Nous appelons les Gabonaises et gabonais, patriotes et démocrates à suivre massivement cette consigne.
Le Collectif réuni ce jour a examiné le rapport des travaux de la commission des experts commis à la centralisation des résultats et des irrégularités provenant des procès-verbaux des bureaux de vote.


Il a par ailleurs abordé les questions relatives à la situation sécuritaire à Port-Gentil et à l’interdiction de sortie du territoire des candidats et des responsables politiques.
Sur le 1er point, le Collectif a été profondément choqué par le rapport sur les graves irrégularités constatées par les experts de la commission. Celles-ci concernent à ce jour quatre provinces : l’Estuaire, le Haut-Ogooué, l’Ogooué Ivindo et l’Ogooué-Lolo (voir synthèse du rapport annexé).

A la lumière de ce qui précède, nous sommes fondés à confirmer notre décision de ne pas reconnaître Monsieur Ali BONGO ONDIMBA comme le Président élu du Gabon et nous demandons aux populations gabonaises d’en faire de même tant que la vérité n’aura pas été faite sur les résultats de cette élection, à partir du recomptage des voix sur la base des procès-verbaux des bureaux de vote que nous réclamons.
Gabonaises, Gabonais, très chers compatriotes, soyez vigilants et restez mobiliser pour des actions de résistance à venir.

Sur la situation des violences à Port-Gentil, nous réaffirmons que ceux-ci sont bien consécutifs d’abord, aux agressions des leaders politiques Pierre MAMBOUNDOU, André MBA OBAME et quelques autres le jeudi 3 septembre 2009 par les bérets rouges devant la Cité de la Démocratie, et ensuite à l’annonce par le Ministre de l’Intérieur des faux résultats de l’élection présidentielle. Toute autre raison ne serait que pure affabulation et manipulation de la part du pouvoir.

Par ailleurs, des preuves de plus en plus concordantes démontrent que c’est bien par balles que des gabonais, par dizaine, ont été tués à Port-Gentil par des troupes armées comprenant majoritairement des mercenaires étrangers. Nous tenons responsable de ces exactions le Gouvernement. Et pour y faire la lumière nous décidons d’envoyer à Port-Gentil, une mission d’information.

Nous réitérons par ailleurs, notre demande de mise en place d’une commission d’enquête internationale sur ces tragiques évènements de Port-Gentil.

Il nous revient également, que les forces de l’ordre procèdent actuellement à des arrestations sur de paisibles citoyens gabonais et les soumettent à des interrogatoires musclés pour connaître les tenants et les aboutissants d’un prétendu « plan B » que prépareraient les Forces du Changement.

Nous nous insurgeons contre ces actions d’un autre âge et tenons le Gouvernement gabonais responsable des brutalités perpétrées contre son peuple et lui demandons d’arrêter immédiatement ces pratiques.

Sur l’interdiction faite aux leaders politiques de sortir du territoire national, nous condamnons cette violation des libertés publiques pourtant reconnues par la Constitution en son article 1er et exigeons du Gouvernement l’arrêt de telles dérives.

Tout comme nous le rendons responsable de toute tentative d’arrestations et d’atteinte à l’intégrité physique des personnalités politiques.

Fait à Libreville, le 11 septembre 2009

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