Gabon élections présidentielles 2009 - Hold up électoral et la douche froide, comme prévu

Publié le par radiogaboma

Après une semaine de silence,  RADIOGABOMA reprend du service, parce que le combat doit continuer. Cet article se veut juste un rapide bilan de l'issue de l'élection du 30 Août 2009. Une série d'articles devrait suivre, afin de livrer nos analyses sur le déroulement du scrutin, le coup de force électoral et les émeutes qui ont suivi, et plein d'autres sujets.


L'histoire: éternel recommencement ....

C'est étrange comme l'histoire se répète, surtout au Gabon. En effet, comme déjà en 1990, en 1993 et en 1998, l'an 2009 vient s'ajouter à la liste des dates qui ont marqué l'histoire du Pays. Elle commence à être longue cette liste. En 1990 déjà, le fameux "vent de l'est" apportant Liberté et Démocratie aux peuples opprimés à travers le monde, avait aussi soufflé sur le Gabon. L'histoire ne retiendra que "quelques émeutes par ci et là" très vite sous contrôle. En 1993, l'assassinat de Joseph Rendjambé, opposant au régime totalitaire du calife "Omar des plateaux", enflamma l'île Mandji et bien au-delà. L'année 1998 marque le coup de force électoral de Bongo qui fit main basse sur la victoire incontestable de Mba Abessole.

Et pourtant une lueur d'espoir est apparue ...

Et puis 2009. En 2009, le Gabon, que dis-je l'Afrique, voit disparaître l'un de ses plus illustres bourreaux, j'ai cité Omar Bongo Ondimba. C'est que l'homme a marqué les Gabonais, profondément, tellement profondément que l'on aurait dit que le Gabonais n'est que l'invention du mollah Omar. Les Gabonais ont pleuré leur bourreau pendant 1 mois (ne serait-ce pas  le syndrome de Stockholm?), puis semble-t-il, ont décidé de tourner la page Bongo.

... Une grosse lueur même ...

Partout dans le Pays les langues se sont déliées, la politique qui ne passionnait plus était de nouveau au centre des conversations. L'espoir a recommencé à renaître. Les Gabonais se sont remis à rêver de lendemains meilleurs, à rêver d'un président qui prêterait enfin une oreille attentive à leurs problèmes. Pendant 2 mois, le Pays a retenu son souffle. Les Gabonais se sont massivement inscrits sur la liste électorale, et cela malgré les délais courts et les nombreux dysfonctionnements observés ci et là. Les Gabonais y ont cru, naïvement ils ont pensé que ce scrutin présidentiel serait le plus "ouvert". Nous avons pensé que nous rentrerions enfin dans le cercle restreint des Pays Libres dans ce monde.
La date du 30 Août 2009 est rentrée dans l'Histoire du Gabon. Cette date cristallise à elle seule le rêve de toute une Nation, son courage et sa foi en la Démocratie, l'espoir que sa Liberté ne viendra que du verdict des urnes. Les Gabonais avaient raison d'y croire: 23 candidats, une liste électorale de 813.000 électeurs (sic!), de quoi donner le tournis...

... Hold-up électoral, comme prévu

En effet, les urnes parlèrent et exprimèrent la voix du Peuple. Elles parlèrent, mais les armes muselèrent les urnes. Le 3 Septembre 2009, après un suspens insoutenable, la sentence tombe: Ali Ben Bongo Ondimba succédera à son père au poste de Président à Vie (PAV) du Gabon. Boom! Même si l'on s'y attendait, j'avoue que cela a eu l'effet d'un coup de poing dans la gueule! A en juger le silence qui a suivi : la frénésie des blogueurs, la recherche d'infos (20 millions de requêtes sur Google contenant le mot "Gabon" entre le 29 et le 31 Août 2009), tout s'est comme éteint.
Et la CENAP a validé et annoncé les résultats qui devraient être confirmés par la Cour Constitutionnelle. Le Peuple s'est révolté, l'armée a tiré sur le Peuple, le Peuple a perdu quelques-uns de ses enfants. Port-gentil, comme à chaque fois, paye le plus lourd tribu avec plus de 8 de ses enfants tombés au combat. Les autorités gabonaises, le PDG associés à Ali Bongo on versé le sang du Peuple. Ce Peuple épris de paix a été assassiné pour le plus grand bonheur de quelques "privilégiés". Ali Bongo se dit certainement qu'il a réussit son coup, "j'ai fait mieux que papa", pense-t-il. Il conforte son statut de "déchet politique, sans stratégie et adepte de la méthode violente".


... Mais le combat doit continuer ...

L'opposition a été sonnée par la réaction démesurée des forces de l'ordre, tout comme le Peuple. Le vaillant Mamboundou a même failli y laisser la vie. Le Peuple attend des instructions pour que le Règne du Prince Ali soit un cauchemar. Le Peuple a besoin d'une opposition forte, d'un Leader fort qui saura chauffer le Peuple pour que jamais ne s'arrête l'insurrection pour mettre fin au coup de force électoral. Il est hors de question, et nous le savons tous, de faire de nouveaux "accords de Paris", situation rêvée pour Ali Bongo et ses compagnons privilégiés, et qui aboutirait au maintien au pouvoir de ces derniers. Non! L'opposant qui adhérera à cette "solution" se rendra coupable de l'assassinat du Peuple Gabonais et devra rendre des comptes un jour ou l'autre. Le Front du Refus du Coup de Force Électoral doit déboucher sur une position radicale vis à vis de ce régime d'oppression.

La lutte reprend, la lutte continue. Et plus que jamais la cible reste la dictature du clan Bongo.
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